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APUPCO

Association des Plaisanciers Usagers des Ports du Château d'Oléron

Des volatiles et des retraités



Dans la réserve de Moëze, les pêcheurs à pied et la Ligue de protection des oiseaux aimeraient s'entendre. C’est pas gagné La pêche à pied, c'est le sujet qui fâche dans la réserve marine de Moëze, face à Oléron. 6 700 hectares entre l'île et le continent charentais, incluant un vaste estran, cette zone si convoitée qui se découvre à marée basse.
Paradis des palourdes et des coques. La zone fut classée réserve naturelle par un décret de 1993. Donc, en principe, toute activité de loisir y est interdite. Sauf que L'association des plaisanciers du Château d'Oléron, des retraités pour l'essentiel, s'adonne à son dada, la pêche pédestre. On a toujours fait ça avec notre code de bonne conduite. Alors, le décret de 1993, on s'en fiche ! explique le président, Robert Ducote.
Mais en juillet 2010, le préfet publie un arrêté exigeant que le décret fantôme. Les usagers, pêcheurs à pied, ostréiculteurs, ne digèrent pas que cet espace ait été placé sous la houlette de la LPO, la Ligue de protection des oiseaux. Jean-Pierre Boisnard, de Nature Environnement 17, déplore qu'il n'y ait eu aucune explication: La réserve a été de 1993 soit enfin appliqué.
Révolution? En février 2011, Les plaisanciers organisent à Oléron un débat sur le thème Pêche en danger, en présence du député local Didier Quentin (UMP) .
Dans la salle comble, la réunion a failli virer à l'émeute ! se réjouit Robert Ducote. Le pataquès vient d'une absence de concertation A 22h30 , Quentin téléphone au préfet : l'arrêté de juillet 2010 est suspendu, et la concertation avec les usagers va commencer. Car c'est bien d'une absence de concertation que vient tout le pataquès. Les usagers (pêcheurs à pied, ostréiculteurs) ne digèrent pas que cet espace ait été placé sous la houlette de la LPO, la Ligue de protection des oiseaux.
Jean-Pierre Boisnard, de Nature Environnement 17, déplore qu'il n'y ait eu aucune explication. La réserve a été créée pour protéger les limicoles, petits échassiers des zones humides. Ils se nourrissent sur les vasières, et c'est pour eux une halte migratoire entre l'Afrique et l'Europe. Or, la moitié de ces espèces sont menacées.
Pour les plaisanciers, la LPO est responsable de la réactivation du décret : Ce n'est pas qu'on soit contre le développement durable, mais, les écolo-intégristes, les feux de camp et colliers de nouilles qui ne veulent personne sur l'estran, on ne les supporte plus ! Amabilités à part, la pêche à pied peut-elle nuire à l'environnement?
Aucune étude ne montre un impact négatif , affirme Jean Baptiste Bonin d'Iodde (Ile d'Oléron dévelop¬pement durable environnement), qui planche depuis trois ans sur des bases scientifiques. Leur bilan: 45 000 pêcheurs à pied par an à Oléron, pour 220 000 séances de ramassage, soit des milliers de tonnes de coquillages.
L'association fustige elle aussi le décret de 2010: Aucune explication. La LPO a préféré tout interdire, sans nuances. Pourquoi bannir l'estran en permanence, alors que les oiseaux n'y sont pas en juin et juillet ?
Cohabiter c'est bien le sujet de la concertation qui va redémarrer, après la suspension du décret de 2010. Sans injures, cette fois?